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Dykes de la Rivière Payne
Étiquette stratigraphique : [ppro]pay
Symbole cartographique : pPpay

Première publication : 1 mars 2018
Dernière modification : 13 février 2019

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
Aucune
 
Auteur :Fahrig et West, 1986
Âge :Paléoprotérozoïque
Coupe type :Aucune
Région type :Région de la rivière Arnaud (feuillet SNRC 25D)
Province géologique :Province du Supérieur
Subdivision géologique :Sous-province de Minto
Lithologie :Roches intrusives mafiques à ultramafiques
Type :Lithodémique
Rang :Lithodème
Statut :Formel
Usage :Actif

 

 

 

 

Historique

Les dykes et des filons-couches de diabase postarchéens ont été reconnus au cours des premières campagnes de cartographie géologique du Bouclier canadien du Québec et de l’Ontario (par ex. Murray et al., 1897). L’unité des Dykes de la Rivière Payne a été introduite par Fahrig et West (1986) à partir de leur carte de compilation et de l’interprétation des levés aéromagnétiques. Ils ont illustré la distribution des essaims de dykes de diabase du Bouclier canadien, ainsi que leur chronologie basée sur des âges isotopiques. Sur cette carte, les dykes NNW de la partie nord du Québec sont attribués à l’Essaim de Payne River. Les Dykes de la Rivière Payne ont été tracés à partir des affleurements et de la carte du gradient vertical du champ magnétique. Ils présentent une signature rectiligne sur des distances kilométriques avec une orientation NNW. Des travaux de reconnaissance réalisés par le ministère des Ressources naturelles du Québec ont permis de cartographier les Dykes de la Rivière Payne dans les feuillets SNRC 24M (Madore et al., 1999), 25D, 25C, 25E et 25F (Madore et Larbi, 2000), 35A et 35H (Madore et al., 2001), 24E (Berclaz et al., 2001), 34P (Cadieux et al., 2002), 35B et 35G (Madore et al., 2002), 34O (Berclaz et al., 2002), 35C et 35F (Maurice et al., 2003) et 34N et 34M (Maurice et al., 2005).

Description

Les Dykes de la Rivière Payne sont voisins des Dykes de Klotz et présentent plusieurs similitudes minéralogiques et pétrographiques avec ceux-ci. Ils ont donc souvent été décrits ensemble, sans distinction (Madore et al., 1999; Madore et Larbi, 2000; Madore et al., 2001; Madore et al., 2002; Maurice et al., 2003; Maurice et al., 2005). Toutefois, dans certains secteurs, des caractères spécifiques ont été reconnus dans les Dykes de la Rivière Payne, permettant ainsi de les distinguer des Dykes de Klotz (Berclaz et al., 2001; Berclaz et al., 2002; Cadieux et al., 2002).

Les Dykes de la Rivière Payne sont constitués de gabbro et présentent une structure subophitique à ophitique et une granulométrie qui varie de moyenne à grossière. Ces dykes présentent localement une plus grande variété de faciès pétrographiques. Ils montrent une granulométrie fine à aphanitique et une structure ophitique à trachyoïdale rattachée à un fluage magmatique (Berclaz et al., 2001; Berclaz et al., 2002; Cadieux et al., 2002). La roche est gris bleuté en surface fraîche et brun verdâtre en patine d’altération (Berclaz et al., 2001; Berclaz et al., 2002; Cadieux et al., 2002). Le gabbro est composés de cristaux idiomorphes de plagioclase entourés d’une matrice de clinopyroxène et, localement, d’orthopyroxène xénomorphe à hypidiomorphe. Les dykes présentent des bordures figées aphanitiques, d’épaisseur décimétrique, renfermant des microcristaux idiomorphes de plagioclase et d’augite alignés parallèlement aux contacts avec l’encaissant (Madore et al., 1999). Les minéraux accessoires communs sont le quartz, les oxydes de fer et de titane et la biotite.

La déformation et le métamorphisme des dykes coupant les complexes de Troie et de Qimussinguat sont génénéralement nuls, alors que les intrusions dans la partie nord-est de la Suite de Faribault-Thury montrent une déformation et un métamorphisme qui s’intensifient vers l’est en s’approchant de la Fosse du Labrador (Madore et al., 1999). On atteint ainsi le faciès métamorphique des amphibolites au sein du Complexe de Diana, comme en témoigne la perte de leurs caractéristiques ignées originelles (Madore et Larbi, 2000). Les minéraux métamorphiques et d’altération incluent la chlorite et l’amphibole en remplacement partiel des minéraux ferromagnésiens, ainsi qu’un assemblage à séricite + épidote en remplacement du plagioclase. Les dykes situés à proximité des grandes failles cassantes sont aussi altérés et contiennent de la chlorite, de l’hématite et des veinules d’épidote (Madore et al., 2001).

Épaisseur et distribution

Les Dykes de la Rivière Payne se situent dans la Sous-province de Minto. Ils sont prédominants dans le feuillet SNRC 25D, occupé par la partie nord-est du Domaine de Douglas-Harbour, près du contact avec la Fosse du Labrador. Les dykes sont aussi très présents dans les feuillets SNRC 35H et 35B, et en moindres proportions dans les feuillets SNRC 24M, 25C, 25E, 34N, 34O, 34P, 35A, 35C, 35F et 35G.

Les dykes sont planaires, rectilignes et leur orientation générale est NNW-SSE. Leur épaisseur varie de 0,5 à 100 m. La majorité de ceux-ci sont discontinus dans l’espace, formant des segments de 1 à 30 km de longueur. Ils se regroupent en quelques essaims de dykes plus denses espacés de 1 à 5 km et rarement jusqu’à 10 km. Ces regroupements d’essaims plus denses sont espacés de plusieurs dizaines de kilomètres.

Datation

Fahrig et al. (1985) ont effectué des analyses de datations en K-Ar sur deux échantillons de bordure de trempe de dyke et ont obtenu des âges de 1875 et de 1790 Ma. Ces auteurs ont conclu par la suite que l’âge de cristallisation des dykes était plus vieux que 2000 Ma. Dans leur travaux de compilation, Fahrig et West (1986) citent un âge de 2175 Ma pour la mise en place des Dykes de la Rivière Payne. La méthode et le minéral analysé n’y sont pas mentionnés. Aussi, les travaux de compilation de Buchan et Ernst (2004) indiquent un âge compris entre 2170 et 2160 Ma. L’analyse a été réalisée par la méthode U-Pb, mais le minéral analysé n’y est pas mentionné.

Relation(s) stratigraphique(s)

Les Dykes de la Rivière Payne ont un âge paléoprotérozoïque. Ils coupent les roches archéennes de la Sous-province de Minto. Les contacts avec les roches encaissantes sont nets et localement lobés. Ces dykes sont par endroits associés à des zones de failles cassantes (Madore et al., 2001). Ernst et Buchan (2004), ainsi que Clark et Wares (2004), mentionnent l’association des Dykes de la Rivière Payne avec les volcanites mafiques à la base stratigraphique du premier cycle volcano-sédimentaire de la Fosse du Labrador.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Auteur(s)TitreAnnée de publicationHyperlien (EXAMINE ou Autre)
BERCLAZ, A.  – CADIEUX, A.-M. – SHARMA, K.N.M. – DAVID, J. – PARENT, M. – LECLAIR, AGéologie de la région du lac Aigneau (24E et 24F/04). Ministère des Ressources naturelles, Québec; RG 2001-01, 50 pages.2001RG 2001-01
BERCLAZ, A. –  CADIEUX, A.-M. – SHARMA, K.N.M. –  DAVID, J. –  PARENT, M. – LECLAIR, A.Geology of the lac Aigneau area (24E et 24F/04). Ministère des Ressources naturelles, Québec; RG 2001-05, 50 pages.2002RG 2001-05
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1 mars 2018