Le Pluton de Malfait a été défini par El Bourki et Moukhsil (2022) lors de la cartographie de la région des lacs Bellemare et Chausson (feuillets SNRC 32H08 et 22E05), dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, située dans la partie centrale de la Province de Grenville. Le nom du pluton fait référence au lac Malfait localisé au SE du feuillet 32H08.

Le Pluton de Malfait, de forme plus au moins elliptique dont le grand axe est orienté NNE-SSW, est une intrusion polyphasée composée d’anorthosite, de leuconorite, de syénite quartzifère et d’une faible proportion de monzonite quartzifère, de granite à feldspath alcalin, de syénite à hypersthène et de syénite. Sa cartographie a été facilitée par sa réponse magnétique à partir de l’interprétation de la carte aéromagnétique de haute résolution du feuillet 32H08 (Intissar et Benahmed, 2015).

L’anorthosite est de teinte beige-bleu en patine d’altération et gris-bleu en cassure fraiche. Elle est de granulométrie moyenne à grossière et localement porphyroïde à phénocristaux de plagioclase (jusqu’à 30 % de la roche, de taille atteignant 5 cm de longueur). Elle contient <5 % d’orthopyroxène localement coronitique (de taille allant jusqu’à 10 cm de longueur), de hornblende et de biotite. La couronne autour des cristaux d’orthopyroxène est formée de clinopyroxène et/ou d’amphibole. Par endroits, l’anorthosite renferme des amas millimétriques à centimétriques (~2 % de la roche) de composition mafique à ultramafique constitués d’orthopyroxène, de clinopyroxène, d’ilménite, d’apatite et de magnétite (p. ex. affleurement 2022-EG-3157).
 

La leuconorite est de teinte blanc-noir en patine d’altération, de granulométrie moyenne à grossière, porphyroïde, coronitique et cisaillée (p. ex. affleurement 2022-EG-3155). Les phénocristaux observés sur le terrain sont l’orthopyroxène coronitique, la magnétite, l’amphibole et la biotite. Bien qu’elles soient locales, des zones de cisaillement sont observées dans la leuconorite selon une orientation qui est parallèle de l’axe long du pluton (NNE-SSW).

La syénite quartzifère est principalement rosâtre en patine d’altération et en cassure fraîche. La roche est de granulométrie moyenne à grossière et localement porphyroïde à phénocristaux de feldspath potassique (p. ex. affleurements 2022-ME-1009, 2022-ME-1116 et 2022-EG-3153). Les phénocristaux de feldspath potassique forment jusqu’à 20 % de la roche et atteignent 3 cm de longueur. Les minéraux ferromagnésiens (orthopyroxène, hornblende, biotite) et opaques (magnétite, pyrite, pyrrhotite) peuvent constituer jusqu’à 35 % de la roche sous forme d’amas millimétriques à centimétriques. Au microscope, le feldspath potassique est perthitique. Il présente la macle en kilt écossais (microcline) en plus d’être associé à de la myrmékite. Le quartz est en larges plages à extinction ondulante; le plagioclase est localement séricitisé, la hornblende est verte et la biotite contient des inclusions de titanite. Accessoirement, la syénite quartzifère peut contenir l’apatite, le zircon et l’allanite. La roche est foliée et traversée par endroits par des dykes de cataclasite à chlorite, calcite et épidote verte (p. ex. affleurement 2022-EG-3153).

Le Pluton de Malfait contient également de faibles proportions de granite à feldspath alcalin (p. ex. affleurement 2022-ME-1012), de syénite à hypersthène, de syénite et de monzonite quartzifère.