2017-MV-1227A
 
Lithologie : Migmatite
Unité stratigraphique : Complexe de Fougeraye (pPfog1)

Publiée le :  
 

 

 

Numéro d’échantillon :2017-MV-1227A
Lithologie :Migmatite
Âge 1 (évènement) :2780 ±11 à 2828 ±15 Ma (protolite)
Âge 2 (évènement) :1834,7 ±5,5 Ma (métamorphisme)
Province géologique :Province de Churchill
Subdivision géologique :Domaine lithotectonique de Falcoz
Unité stratigraphique :Complexe de Fougeraye (pPfog1)
Feuillet SNRC :24P03
Zone UTM NAD 83 :20
Estant :379094
Nordant :6568564
Méthode d’analyse :

LA-HR-ICP-MS sur zircons méthode d’analyse décrite dans le MB 2020-05, pages 29 et 30)

 

 

 

Géologie et description de l’échantillon

L’échantillon a été prélevé dans l’unité de roches migmatitiques rubanées du Complexe de Fougeraye (pPfog1), dans la partie nord du Domaine lithotectonique de Falcoz. L’affleurement est dominé par une migmatite à structure stromatique. Les leucosomes forment des rubans millimétriques à centimétriques leucocrates et ondulants. Le paléosome est un gneiss tonalitique gris à grain fin. L’échantillon analysé est constitué de gneiss tonalitique fortement migmatitisé renfermant 13 % de biotite et 2 % d’épidote à cœur d’allanite.

Objectif de l’analyse géochronologique

Le but de l’analyse était de déterminer l’âge de la migmatitisation ainsi que celui du protolite gneissique. Ces migmatites sont considérées comme représentant possiblement le produit de la fusion partielle des gneiss archéens du Complexe de Kangiqsualujjuaq.

Géochronologie

Les zircons récupérés de cet échantillon sont abondants et variés, lesquels peuvent être regroupés en trois types. Le premier type est constitué de cristaux xénomorphes incolores et très émoussés entourés d’une mince surcroissance brunâtre. Le deuxième est représenté par des cristaux prismatiques incolores et limpides avec des terminaisons simples ou à facettes multiples. Enfin, un troisième type est constitué de cristaux brunâtres plus ou moins arrondis ou ovoïdes à l’intérieur desquels on peut distinguer des noyaux.

L’imagerie en cathodoluminescence permet de reconnaître une variété de structures internes qu’il est difficile d’associer à un type de cristaux en particulier. On observe ainsi des structures de zonation par secteur à luminescence variable et des cristaux sans structure ou homogènes et peu luminescents. Il est aussi possible de distinguer des surcroissances non luminescentes avec une fracturation radiale.

 

Des analyses (n = 88) par ablation laser ont été effectuées à partir d’une soixantaine de cristaux. Les résultats ont livré des âges apparents distribués entre 1796 Ma et 2864 Ma, avec une concentration de résultats à ~1,84 Ga et ~2,79 Ga. Un examen plus approfondi permet de définir des populations d’âges plus spécifiques. Un premier groupe de résultats, caractérisé par des âges apparents compris entre 1796 Ma et 1841 Ma, présente des concentrations en 238U de 100 à 300 ppm U et des rapports Th/U de 0,7 à 1,1. Les analyses de surcroissances sont inversement concordantes et ont livré des âges légèrement plus anciens. Dans ce cas, les concentrations en 238U varient entre 625 et 2000 ppm U et les rapports Th/U sont faibles (<0,2). Ces résultats se répartissent sur une droite et un calcul de régression linéaire a produit une intersection supérieure représentant un âge de 1834,7 ±5,5 Ma (MSWD = 2,2). On interprète cet âge comme l’âge de la formation de la migmatite. Les âges les plus anciens proviennent des xénocristaux incolores qui présentent deux âges de cristallisation distincts. Un premier âge de 2780 ±11 Ma (MSWD = 6,1) a été obtenu à partir des résultats caractérisés par des rapports Th/U inférieurs à 0,22. Un âge ancien de 2828 ±15 Ma (MSWD = 5,8) a été calculé à partir de résultats présentant des rapports Th/U entre 0,4 et 0,8.

Les résultats des analyses sont disponibles dans le SIGÉOM et accessibles en cliquant sur ce lien (voir fichiers Excel dans MB202005ADN001.zip).

Interprétation

L’âge de cristallisation de la migmatite (1834,7 ±5,5 Ma) indique un épisode de fusion partielle paléoprotézoïque. Les âges plus anciens de ~2828 Ma et de ~2788 Ma pourraient représenter l’âge du paléosome, et tendent à confirmer que le Complexe de Fougeraye dérive de la fusion partielle du socle gneissique archéen. Des âges entre 3031 Ma et 2767 Ma ont en effet été obtenus dans l’unité de gneiss tonalitique du Complexe de Kangiqsualujjuaq (Isnard et al., 1998; David et al., 2009; Davis et al., 2014; Davis et al., 2017).

Auteurs

RôleNomCourrielAnnée
GéochronologieJean David, géo., Ph. D.jean.david@mern.gouv.qc.ca2017 à 2018
Échantillonnage et interprétationIsabelle Lafrance, géo., M. Scisabelle.lafrance@mern.gouv.qc.ca2017
CoordinationFrancis Talla Takam, géo., Ph. D.francis.tallatakam@mern.gouv.qc.ca2021

Références

 

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

 

DAVID, J., 2020. Datations U-Pb dans les provinces du Supérieur et de Churchill effectuées au GEOTOP en 2017-2018. MERN, GEOTOP; MB 2020-05, 29 pages.

DAVID, J., MAURICE, C., SIMARD, M., 2009. Datations isotopiques effectuées dans le nord-est de la Province du Supérieur – travaux de 1998, 1999 et 2000. MRNF; DV 2008-05, 92 pages.

DAVIS, D.W., SIMARD, M., HAMMOUCHE, H., BANDYAYERA, D., GOUTIER, J., PILOTE, P., LECLERC, F., DION, C., 2014. Datations U-Pb effectuées dans les provinces du Supérieur et de Churchill en 2011-2012. MERN, University of Toronto; RP 2014-05, 62 pages.

DAVIS, D.W., LAFRANCE, I., GOUTIER, J., BANDYAYERA, D., TALLA TAKAM, F., GIGON, J., 2018. Datations U-Pb dans les provinces de Churchill et du Supérieur effectuées au JSGL en 2013-2014. MERN, University of Toronto; RP 2017-01, 63 pages.

 

Autres publications 

ISNARD, H., PARENT, M., BARDOUX, M., DAVID, J., GARIÉPY, C., STEVENSON, R.K., 1998. U–Pb, Sm–Nd and Pb–Pb isotope geochemistry of the high-grade gneiss assemblages along the southern shore of Ungava Bay. In Eastern Canadian Shield Onshore–Offshore (ECSOOT), Transect Meeting, 1998 (Wardle R.J. and Hall, J., editors). The University of British Columbia, Lithoprobe Secretariat; Report 68, pages 67-77.

 

11 février 2021