MÉTHODE DE TRAVAIL

Méthode de datation par isotopes cosmogéniques

Historique

Le rayonnement cosmique a été découvert par Victor Hess en 1912. Paneth et al. (1952) ont découvert la présence d’interaction entre les rayons cosmiques et une météorite de fer, pavant la voie à la reconnaissance des isotopes cosmogéniques (Davis et Schaeffer, 1955). Les concentrations de ceux-ci étant très faibles dans les roches terrestres, leur analyse s’est longtemps avérée un obstacle technique pour leur application dans la science. À partir de la fin des années 1980, l’avènement de nouveaux instruments analytiques tels que le spectromètre de masse par accélération facilite l’obtention de mesures sur ces isotopes. L’analyse d’isotopes cosmogéniques a depuis permis le développement et l’élaboration d’une multitude de nouvelles applications dans le domaine de la géologie telles que l’obtention de contrainte chronologique sur différentes formes de terrain (terrasses, moraines, etc.) ou la quantification du taux d’érosion (Ivy Ochs et Kober, 2008).

Rayonnement cosmique

La terre est constamment bombardée d’un rayonnement à haute énergie provenant du cosmos, nommé rayonnement cosmique. Celui-ci est constitué entre autres de protons à haute énergie provenant principalement de la Voie lactée et, dans une moindre mesure, du soleil et d’autres galaxies (Simpson, 1983; Gosse et Phillips, 2001). Les source(s) théorique(s) de ce rayonnement cosmique sont la formation de trous noirs, les supernovae, les pulsars et les éruptions solaires.

En pénétrant dans la haute atmosphère terrestre, les particules incidentes entrent en collision avec d’autres noyaux atomiques, engendrant des processus de spallation. La spallation est une réaction au cours de laquelle, sous l’intensité de l’impact, des particules sont éjectées créant un nouveau noyau dont la masse atomique est généralement plus petite (Cerling et Craig, 1994).

Les nouveaux atomes ainsi créés produisent une cascade de réactions avec les noyaux atomiques environnants, aussi bien dans la haute atmosphère qu’à la surface terrestre. Dépendamment de la demi-vie et de la nature des isotopes terrestres générés, ceux-ci peuvent être stockés dans la structure cristalline d’un minéral.

La production d’isotopes cosmogéniques à la surface de certaines roches est à la base de cette méthode de datation, car elle permet de quantifier l’âge d’exposition d’une surface rocheuse ou de caractériser le moment où cette surface a pu être enfouie. La pénétration du rayonnement cosmique, et conséquemment la production d’isotopes cosmogéniques, est cependant fortement atténuée par la roche et, dans une moindre mesure, par la glace ou l’eau (George et Wilson, 1952). Les plus importantes concentrations isotopiques sont généralement produites dans les premiers mètres de la surface rocheuse (Corbett et al., 2013). Dans un contexte érosif, tel qu’un environnement glaciaire, le signal cosmogénique produit par l’exposition préalable d’une surface peut donc être érodé, remettant à zéro le géochronomètre.

 

Datation par isotopes cosmogéniques et autres applications

Figure 2La quantification de ces isotopes par rapport à leur demi-vie et leur taux de production permet de mesurer, selon le cas, des âges de résidence (3He) et d’exposition (durée d’exposition de l’environnement au rayonnement cosmique [10Be, 21Ne, 26Al, 36Cl]). Finalement, l’analyse combinée de plusieurs isotopes cosmogéniques de demi-vies différentes permet de caractériser les surfaces ayant enregistré un historique d’exposition ou d’enfouissement complexe (Granger et Muzikar, 2001; Briner et al., 2006; Corbett et al., 2013), d’évaluer les taux d’érosion glaciaire ou météorique (Albrecht et al., 1993; Bierman et al., 1995), de relèvement de la croûte terrestre (Brook et al., 1995; Burbank et al., 1996) et d’incision dans le roc (Burbank et al., 1996), l’évolution de la morphologie de terrain (Seidl et al., 1997) ou encore de dater des coulées volcaniques (Gillen et al., 2010).

En fonction du type d’isotope et du contexte géologique investigué, les isotopes cosmogéniques peuvent être utilisés pour dater des événements vieux de quelques centaines d’années à une dizaine de millions d’années (Cerling et Craig, 1994). En géologie glaciaire, elle est aussi utilisée à diverses fins et dans plusieurs contextes, notamment afin de contraindre le retrait de la marge glaciaire dans le temps (Phillips et al., 1990; Nishiizumi et al., 1991; Gosse et al., 1993; 1995; Ivy Ochs et al., 1995; 1999; Davis et al., 1999). De plus, cette méthode est maintenant appliquée à une multitude de morphologies de surface (moraines, deltas, paléorivages, blocs erratiques, tors, etc.) dans le but de contraindre l’âge de leur formation (Ullman et al., 2016; Godbout et al., 2017; Dubé-Loubert et al., 2018).

Le développement de cette technique a permis de combler certaines lacunes chronologiques, notamment dans des secteurs sans déposition de matériel organique (impossibilité de datation au 14C), ouvrant de nouvelles perspectives afin de contraindre l’évolution des paléo-inlandsis et l’âge de certaines excursions climatiques comme le Dryas récent (Young et al., 2012). Pour en apprendre davantage sur le sujet, il est possible de se référer à des ouvrages plus exhaustifs comme celui de Gosse et Phillips (2001).

Liste d’isotopes cosmogéniques couramment utilisés et domaines d’application

Plusieurs isotopes cosmogéniques sont formés par les réactions issues du rayonnement cosmique. Certains de ces isotopes sont stables ou possèdent une demi-vie suffisamment longue pour être utilisés en datation. De plus, dans la plupart des cas, ces isotopes ne sont pas produits par d’autres processus naturels. On dénombre six isotopes couramment utilisés en géologie :

Isotope cosmogénique

Demi-vie

Utilisation principale

Principaux minéraux utilisés

3He

Stable

Datation d’aquifères et de surfaces d’exposition

Olivine, Pyroxène

10Be

1,387 Ma

Surfaces d’exposition

Quartz

26Al

710 ka

Surfaces d’exposition et d’enfouissement

Quartz

14C

5730 ans

Datation de sédiments, de fossiles et de surfaces d’exposition

Quartz

41Ca

Stable

Surfaces d’exposition

Roches carbonatées

36Cl

300 ka

Surfaces d’exposition

Feldspath potassique, calcite

10Be* (météorique)

1,387 Ma

Taux d’érosion (Dannhaus et al., 2018)

Grains fins en surface, argiles, hydroxydes de fer

 

L’hélium 3 (3He) est un isotope stable, volatil, d’origine magmatique ou cosmogénique formé dans les olivines et les pyroxènes (Nishiizumi et al., 1990; Gosse et Phillips, 2001). Il est principalement utilisé pour la datation d’aquifères (Pinti et Marty, 2008; Vautour et al., 2015), mais d’autres applications ont fait l’objet de recherches, notamment pour la datation de surfaces (Cerling, 1990).

Le béryllium 10 (10Be) a une demi-vie de 1,387 Ma (Yiou et Raisbeck, 1972; Chmeleff et al., 2010; Korschinek, et al., 2010). Il provient de la spallation d’oxygène et d’azote dans l’atmosphère et de l’oxygène dans la silice. Généralement couplé à l’aluminium 26 pour accentuer la précision des âges, il est probablement le chronomètre cosmogénique le plus utilisé pour l’exposition de surfaces.

L’aluminium 26 (26Al) a une demi-vie de 710 ka et sa production proportionnelle à celle du béryllium 10 provient du silicium. L’isotope 26Al est produit ~6,75 fois plus rapidement que le 10Be (Corbett et al., 2013). L’analyse des ratios 26Al/10Be permet d’apporter différentes informations sur un site, notamment lorsque celui-ci a connu un historique d’exposition/enfouissement complexe.

Figure 3

Le carbone 14 (14C) possède une demi-vie de 5730 ans (Mann et al., 1961) et provient principalement de l’absorption neutronique de l’azote 14 dans l’atmosphère. La datation par radiocarbone (Libby et al., 1949) revêt une importance historique dans la datation de sédiments du Quaternaire en raison de sa courte demi-vie et de son incorporation dans les organismes vivants (mollusques, arbres, etc.). L’abondance du carbone 14 a permis sa détection analytique depuis les années 60. Cependant, l’utilisation du 14C produit in situ par spallation pour des fins de datation est encore en développement.

Le calcium 41 (41Ca) possède une demi-vie de 103 000 ans (Mabuchi et al., 1974), ce qui permet de combler le vide entre les demi-vies du carbone 14 et du chlore 36. Les roches carbonatées du Pléistocène peuvent donc être datées à l’aide de cet isotope (Henning et al., 1987). L’incertitude peut être grandement réduite si le calcium 41 est utilisé en conjonction avec le chlore 36 (Nishiizumi et Caffee, 1998).

Le chlore 36 (36Cl) a une demi-vie de 300 ka et provient des éléments alcalins (Ca, K) retrouvés dans les feldspaths (Cerling et Craig, 1994; Gosse et Phillips, 2001). Sa production et sa concentration sont plus élevées que celles des autres isotopes cosmogéniques terrestres, à l’exception de l’hélium 3 (Gosse et Phillips, 2001).

S’ajoutent à cette liste des isotopes utilisés en hydrogéologie (32Si, 36Cl, 39Ar, 81Kr et 129I) en tant qu’indicateurs de datation ou traceurs (Loosli, 1983; Lehmann et al., 1985; Frölich et al., 1988; Herod, 2015).

Facteur à considérer et sources potentielles d’erreur

Le taux de production des isotopes cosmogéniques peut être affecté par plusieurs paramètres pouvant produire une surestimation ou une sous-estimation du temps d’exposition de l’échantillon. La prise de mesures de l’altitude, de la latitude et de l’angle d’incidence des rayons cosmiques est nécessaire (Siame et al., 2000; Gosse et Phillips, 2001). Aussi, la quantité d’isotopes décroît en fonction de la profondeur. La densité de la roche et des minéraux étudiés a également une influence. Les obstacles (arbres, neige, relief) présents aux environs du site d’échantillonnage peuvent créer un effet d’ombrage qui peut restreindre la quantité de radiation reçue à celui-ci (Gosse et Phillips, 2001; Balco et al., 2008), causant ainsi une sous-estimation de l’exposition. Pour la datation, les blocs échantillonnés doivent être stables et montrer une surface exempte de signes d’érosion suivant l’exposition.

Afin d’éviter l’échantillonnage d’une surface montrant un signal hérité ou ancien, celle-ci doit avoir subi une érosion significative (2 à 3 m) avant son exposition, ce qui aura pour effet d’annihiler la production isotopique inhérente à une exposition précédente (Nishiizumi et al., 1989), causant une surestimation de l’âge.

Références

ALBRECHT, A., HERZOG, G.F., KLEIN, J., DEZFOULY-ARJOMANDY, B., GOFF, F., 1993. Quaternary erosion and cosmic-ray-erosion history derived from 10Be and 26Al produced in situ–An example from Pajarito plateau, Valles caldera region. Geology; volume 21, pages 551-554. doi.org/10.1130/0091-7613(1993)021<0551:QEACRE>2.3.CO;2

BALCO, G., STONE, J.O., LIFTON, N.A., DUNAI, T.J., 2008. A complete and easily accessible means of calculating surface exposure ages or erosion rates from 10Be and 26Al measurements. Quaternary geochronology; volume 3, pages 174-195. doi.org/10.1016/j.quageo.2007.12.001

BIERMAN, P., GILLESPIE, A., CAFFEE, M.W., ELMORE, D., 1995. Estimating erosion rates and exposure ages with 36Cl produced by neutron activation. Geochimica et Cosmochimica Acta; volume 59, pages 3779-3798. doi.org/10.1016/0016-7037(95)00267-4

BRINER, J., MILLER, G., DAVIS, P., FINKEL, R., 2006. Cosmogenic radionuclides from fjord landscapes support differential erosion by overriding ice sheets: Geological Society of America Bulletin; volume 118, pages 406-420. doi.org/10.1130/B25716.1

BROOK, E.J., BROWN, E.T., KURZ, M.D., ACKERT, R.P., RAISBECK, G.M., YIOU, F., 1995. Constraints on age, erosion, and uplift of Neogene glacial deposits in the Transantarctic Mountains determined from in situ cosmogenic 10Be and 26Al. Geology; volume 23, pages 1063–1066. doi.org/10.1130/0091-7613(1995)023<1063:COAEAU>2.3.CO;2

BURBANK, D.W., LELAND, J., FIELDING, E., ANDERSON, R.S., BROZOVIC, N., REID, M.R., DUNCAN, C., 1996. Bedrock incision, rock uplift and threshold hillslopes in the northwestern Himalayas. Nature; volume 379, pages 505-510. doi.org/10.1038/379505a0

CERLING, T.E., 1990. Dating geomorphic surfaces using cosmogenic 3He. Quaternary Research; volume 33, pages 148-156. doi.org/10.1016/0033-5894(90)90015-D

CERLING, T.E., CRAIG, H., 1994. Geomorphology and in-situ cosmogenic isotopes. Annual Review of Earth and Planetary Sciences; volume 22, pages 273-317. doi.org/10.1146/annurev.ea.22.050194.001421

CHMELEFF J., VON BLANCKENBURG F., KOSSERT K., JAKOB, D., 2010. Determination of the 10Be half-life by multicollector ICP-MS and liquid scintillation counting. Nuclear Instruments and Methods in Physics Research Section B: Beam Interactions with Materials and Atoms; volume 268, pages 192-199. doi.org/10.1016/j.nimb.2009.09.012

CORBETT, L.B., BIERMAN, P.R., GRALY, J.A., NEUMANN, T.A., ROOD, D.H., 2013. Constraining landscape history and glacial erosivity using paired cosmogenic nuclides in Upernavik, northwest Greenland. Geological Society of America Bulletin; volume 125, pages 1539-1553. doi.org/10.1130/B30813.1

DANNHAUS, N., WITTMANN, H., KRÁM, P., CHRISTL, M., VON BLANCKENBURG, F., 2018. Catchment-wide weathering and erosion rates of mafic, ultramafic, and granitic rock from cosmogenic meteoric 10Be/9Be ratios. Geochimica et Cosmochimica Acta; volume 222, pages 618–641. doi.org/10.1016/j.gca.2017.11.005

DAVIS, R., SCHAEFFER, O.A., 1955. Chlorine‐36 in nature. Annals of the New York Academy of Sciences; volume 62, pages 107-121. doi.org/10.1111/j.1749-6632.1955.tb35368.x

DAVIS, P.T., BIERMAN, P.R., MARSELLA, K.A., CAFFEE, M.W., SOUTHON, J.R., 1999. Cosmogenic analysis of glacial terrains in the eastern Canadian Arctic: a test for inherited nuclides and the effectiveness of glacial erosion. Annals of Glaciology, volume 28, pages 181-188. doi.org/10.3189/172756499781821805

DUBÉ-LOUBERT, H., ROY, M., SCHAEFER, J.M., CLARK, P.U., 2018. 10Be dating of former glacial Lake Naskaupi (Québec-Labrador) and timing of its discharges during the last deglaciation. Quaternary Science Reviews; volume 191, pages 31-40. doi.org/10.1016/j.quascirev.2018.05.008

FRÖHLICH, K., FRANKE, T., GELLERMANN, R., HEBERT, D., JORDAN, H., 1988. Studies of 32Si in Different Aquifers and Implications for Groundwater Dating. Isotopenpraxis Isotopes in Environmental and Health Studies; volume 24, pages 355-363. doi.org/10.1080/10256018808623996

GEORGE, E.P., 1952. Observations of cosmic rays underground and their interpretation. In Wilson, J.G. (Ed), Progress in Cosmic Ray Physics, North Holland Pub, Amsterdam, pages 395-451.

GILLEN, D., HONDA, M., CHIVAS, A.R., YATSEVICH, I., PATTERSON, D.B., CARR, P.F., 2010. Cosmogenic 21Ne exposure dating of young basaltic lava flows from the Newer Volcanic Province, western Victoria, Australia. Quaternary Geochronology; volume 5, pages 1-9. doi.org/10.1016/j.quageo.2009.08.004

GODBOUT, P.-M., ROY, M., VEILLETTE, J.J., SCHAEFER, J.M., 2017. Cosmogenic 10Be dating of raised shorelines constrains the timing of lake levels in the eastern Lake Agassiz-Ojibway basin. Quaternary Research; volume 88, pages 265-276. doi.org/10.1017/qua.2017.40

GOSSE, J.C., GRANT, D.R., KLEIN, J., KLASSEN, R.A., EVENSON, E.B., LAWN, B., MIDDLETON, R., 1993. Significance of altitudinal weathering zones in Atlantic Canada, inferred from in situ produced cosmogenic radionuclides. Geological Society of America; Abstracts with Programs, annual meeting, Boston MA, 394.

GOSSE, J.C., KLEIN, J., EVENSON, E.B., LAWN, B., MIDDLETON, R., 1995. Beryllium-10 dating of the duration and retreat of the last Pinedale glacial sequence. Science; volume 268, pages 1329-1333. doi.org/10.1126/science.268.5215.1329

GOSSE, J.C., PHILLIPS, F.M., 2001. Terrestrial in situ cosmogenic nuclides: theory and application. Quaternary Science Reviews; volume 20, pages 1475-1560. doi.org/10.1016/S0277-3791(00)00171-2

GRANGER, D.E., MUZIKAR, P.F., 2001. Dating sediment burial with in situ-produced cosmogenic nuclides: Theory, techniques, and limitations. Earth and Planetary Science Letters; volume 188, pages 269–281. Elsevier. doi.org/10.1016/S0012-821X(01)00309-0

HENNING, W., BELL, W.A., BILLQUIST, P.J., GLAGOLA, B.G., KUTSCHERA, W., LIU, Z., LUCAS, H.F., PAUL, M., REHM, K.E., YNTEMA, J.L., 1987. Calcium-41 concentration in terrestrial materials: Prospects for dating of pleistocene samples. Science; volume 236, pages 725–727. doi.org/10.1126/science.236.4802.725

HEROD, M.N., 2015. Tracing the transport, geochemical cycling and fate of iodine-129 in earth surface reservoirs. University of Ottawa; Ph.D. thesis, 233 pages. ruor.uottawa.ca/handle/10393/33384

HESS, V.F., 1912. Über Beobachtungen der durchdringenden Strahlung bei sieben Freiballonfahrten. Physikalische Zeitschrift; volume 13, pages 1084-1091.

IVY OCHS, S., KOBER, F., 2008. Surface exposure dating with cosmogenic nuclides. Quaternary Science Journal; volume 57, pages 179-209. https://doi.org/10.3285/eg.57.1-2.7

IVY OCHS, S., SCHLÜCHTER, C., KUBIK, P.W., DENTON, G.H., 1999. Moraine exposure dates imply synchronous Younger Dryas glacier advance in the European Alps and in the Southern Alps of New Zealand. Geografiska Annaler, Series A: Physical Geography; volume 81, pages 313-323.

IVY OCHS, S., SCHLÜCHTER, C., KUBIK, P.W., DITTRICH-HANNEN, B., BEER, J., 1995. Minimum 10Be exposure ages of early Pliocene for the Table Mountain Plateau and the Sirius Group at Mount Fleming, Dry Valleys, Antarctica. Geology; volume 23, pages 1007-1010. doi.org/10.1130/0091-7613(1995)023<1007:MBEAOE>2.3.CO;2

KORSCHINEK G., BERGMAIER A., FAESTERMANN T., GERSTMANN U.C., KNIE, K., RUGEL, G., WALLNER, A., DILLMAN, I., DOLLINGER, G., VON GOSTOMSKI, C.L., KOSSERT, K., MAITI, M., POUTIVTSEV, M., REMMERT, A., 2010. A new value for the half-life of 10Be by Heavy-Ion Elastic Recoil Detection and liquid scintillation counting. Nuclear Instruments and Methods in Physics Research Section B: Beam Interactions with Materials and Atoms; volume 268, pages 187-191. doi.org/10.1016/j.nimb.2009.09.020

LEBATARD, A.E., BOURLÈS, D., 2015. Quantification des processus superficiels et datation par les radionucléides cosmogéniques 10Be, 26Al et 36Cl. Quaternaire, Revue de l’Association française pour l’étude du Quaternaire; volume 26, pages 193-213. doi.org/10.4000/quaternaire.7339

LEHMANN, B.E., OESCHGER, H., LOOSLI, H.H., 1985. Counting 81Kr atoms for analysis of groundwater. Journal of Geophysical Research; volume 90, pages 547-551. doi.org/10.1029/JB090iB13p11547

LIBBY, W.F., ANDERSON, E.C., ARNOLD, J.R., 1949. Age determination by radiocarbon content: world-wide assay of natural radiocarbon. Science; volume 109, pages 227-228. doi.org/10.1126/science.109.2827.227

LOOSLI, H.H., 1983. A dating method with 39Ar. Earth and Planetary Science Letters; volume 63, pages 51-62. doi.org/10.1016/0012-821X(83)90021-3

MABUCHI, H., TAKAHASHI, H., NAKAMURA, Y., NOTSU, K., HAMAGUCHI, H., 1974. The half-life of 41Ca. Journal of Inorganic and Nuclear Chemistry; volume 36, pages 1687-1688. doi.org/10.1016/0022-1902(74)80493-8

MANN, W.B., MARLOW, W.F., HUGHES, E.E., 1961. The half-life of carbon-14. The International journal of applied radiation and isotopes; volume 11, pages 57-67. doi.org/10.1016/0020-708X(61)90132-6

NISHIIZUMI, K., CAFFEE, M.W., 1998. Measurements of cosmogenic calcium-41 and calcium-41/chlorine-36 terrestrial ages. Meteoritics & Planetary Science; volume 33, page A117. 

NISHIIZUMI, K., KLEIN, J., MIDDLETON, R., CRAIG, H., 1990. Cosmogenic 10Be, 26Al, and 3He in olivine from Maui lavas. Earth and Planetary Science Letters; volume 98, pages 263-266. doi.org/10.1016/0012-821X(90)90028-V

NISHIIZUMI, K., KOHL, C.P., ARNOLD, J.R., KLEIN, J., FINK, D., MIDDLETON, R., 1991. Cosmic ray produced 10Be and 26Al in Antarctic rocks: exposure and erosion history. Earth and Planetary Science Letters; volume 104, pages 440-454. doi.org/10.1016/0012-821X(91)90221-3

NISHIIZUMI, K., WINTERER, E.L., KOHL, C.P., KLEIN, J., MIDDLETON, R., LAL, D., ARNOLD, J.R., 1989. Cosmic ray production rates of 10Be and 26Al in quartz from glacially polished rocks. Journal of Geophysical Research: Solid Earth; volume 94, pages 17907-17915. doi.org/10.1029/JB094iB12p17907

PANETH, F.A., REASBECK, P., MAYNE, K.I., 1952. Helium 3 content and age of meteorites. Geochimica et Cosmochimica Acta; volume 2, pages 300-303. doi.org/10.1016/0016-7037(52)90013-6

PHILLIPS, F.M., ZREDA, M.G., SMITH, S.S., ELMORE, D., KUBIK, P.W., SHARMA, P., 1990. Cosmogenic chlorine-36 chronology for glacial deposits at Bloody Canyon, Eastern Sierra Nevada. Science; volume 248, pages 1529-1532. doi.org/10.1126/science.248.4962.1529

PINTI, D.L., MARTY, B., 1998. The origin of helium in deep sedimentary aquifers and the problem of dating very old groundwaters. Geological Society, London, Special publications; volume 144, pages 53-68. doi.org/10.1144/GSL.SP.1998.144.01.05

SEIDL, M.A., FINKEL, R.C., CAFFEE, M.W., HUDSON, G.B., DIETRICH, W.E., 1997. Cosmogenic isotope analyses applied to river longitudinal profile evolution: problems and interpretations. Earth Surface Processes and Landforms; volume 22, pages 195-209. doi.org/10.1002/(SICI)1096-9837(199703)22:3<195::AID-ESP748>3.0.CO;2-0

SIAME, L.L., BRAUCHER, R., BOURLÈS, D.L., 2000. Les nucléides cosmogéniques produits in-situ; de nouveaux outils en géomorphologie quantitative. Bulletin de la Société géologique de France; volume 171, pages 383-396. doi.org/10.2113/171.4.383

SIMPSON, J.A., 1983. Elemental and isotopic composition of the galactic cosmic rays. Annual Review of Nuclear and Particle Science; volume 33, pages 323-382. doi.org/10.1146/annurev.ns.33.120183.001543

ULLMAN, D.J., CARLSON, A.E., HOSTETLER, S.W., CLARK, P.U., CUZZONE, J., MILNE, G.A., WINSOR, K., CAFFEE, M., 2016. Final Laurentide Ice-Sheet Deglaciation and Holocene Climate-Sea Level Change. Quaternary Science Reviews; volume 152, pages 49-59. doi.org/10.1016/j.quascirev.2016.09.014

VAUTOUR, G., PINTI, D.L., MÉJEAN, P., SABY, M., MEYZONNAT, G., LAROCQUE, M., CLARA CASTRO, M., HALL, C.M., BOUCHER, C., ROULLEAU, É., BARBECOT, F., TAKAHATA, N., SANO, Y., 2015. 3H/3He, 14C and (U–Th)/He groundwater ages in the St. Lawrence Lowlands, Quebec, Eastern Canada. Chemical Geology; volume 413, pages 94-106. doi.org/10.1016/j.chemgeo.2015.08.003

YIOU, F., RAISBECK, G.M., 1972. Half-Life of Be 10. Physical Review Letters; volume 29, pages 372. doi.org/10.1103/PhysRevLett.29.372

YOUNG, N.E., BRINER, J.P., ROOD, D.H., FINKEL, R. C., 2012. Glacier extent during the Younger Dryas and 8.2 ka event on Baffin Island, Arctic Canada. Science; volume 337, pages 1330-1333. doi.org/10.1126/science.1222759

 

Collaborateurs

Première publication

Olivier Lamarche, géo., M. Sc. olivier.lamarche@mern.gouv.qc.ca (rédaction)

Hugo Raymond, géo. stag., B. Sc. (rédaction)

Hugo Dubé-Loubert, géo., Ph. D. (lecture critique et coordination); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); Nathalie Bouchard (montage HTML).

22 février 2021