Historique

La Suite de Caniapiscau a été nommée dans la région du réservoir Caniapiscau (feuillet 23K; Simard et al., 2009; MRNF, 2010) pour décrire une unité de diatexite (anciennement Acnp2) dans laquelle se trouvent des zones préservées de tonalite et de diorite quartzifère (anciennement Acnp1) (Simard et al., 2009). Simard et al. (2009) ont suggéré que les diatexites représenteraient le produit de la fusion de l’unité de tonalite et de diorite quartzifère, lesquelles posséderaient des caractéristiques pétrographiques et géochimiques s’apparentant à celles des roches de la Suite de Beausac. Considérant ces observations et la distribution régionale des unités, Simard et al. (2015) ont assigné à la Suite de Beausac les tonalites et les diorites quartzifères de l’unité Acnp1 de la Suite de Caniapiscau. La Suite de Caniapiscau est donc redéfinie comme une unité constituée exclusivement de diatexite.

Description

La diatexite de la Suite de Caniapiscau est une roche rubanée et hétérogène dont la composition principale varie de diorite quartzifère à tonalitique (Simard et al., 2009; MRNF, 2010; Simard et al., 2015). Elle est hétérogranulaire, gris clair ou gris blanchâtre et de granulométrie moyenne à grossière. Elle renferme de 15 à 35 % de biotite verdâtre, brunâtre ou brun rougeâtre. Le rubanement est produit par la présence de schlierens de biotite, d’enclaves fortement assimilées et de rubans de mobilisat blanchâtre dont la composition varie de dioritique à tonalitique.

La diatexite contient également une phase potassique rosée (granodiorite à granite) pratiquement dépourvue de minéraux ferromagnésiens et de granulométrie grossière à pegmatitique. Elle se présente sous forme d’amas et de lentilles en contact diffus avec la phase tonalitique (5 à 40 % de la surface de l’affleurement) ou sous forme d’injections, et pourrait correspondre à un produit plus évolué du processus de fusion. Localement, un granite blanchâtre contenant des cristaux centimétriques d’orthopyroxène ou de grenat se trouve en amas décimétriques à l’intérieur de la diatexite. La diatexite contient de 5 à 30 % d’enclaves étirées, décimétriques à décamétriques, de tonalite et de diorite quartzifère, ainsi que, à plusieurs endroits, des enclaves métriques subanguleuses à subarrondies de diorite, de gabbro, d’amphibolite, de roches ultramafiques et de paragneiss migmatitique.

Épaisseur et distribution

La Suite de Caniapiscau est localisée dans le secteur du réservoir Caniapiscau, dans la partie centrale de la Sous-province d’Ashuanipi. Elle se retrouve principalement dans les feuillets 23K11, 23K13 et 23K06.

Datation

La datation d’une diatexite homogène (échantillon Ashuanipi 85-68) a donné un âge de cristallisation minimum estimé à 2677 Ma, ainsi que des âges métamorphiques à 2668 Ma et 2664 Ma (Percival et al., 1992). Par la suite, la datation sur zircon d’une diorite quartzifère provenant de la partie la plus homogène d’une diatexite rubanée très hétérogène de composition tonalitique à dioritique (affleurement 2008-MP-1081) a donné un âge de cristallisation de 2664 +9/-7 Ma (David et al., 2011). Cet âge est comparable aux âges métamorphiques obtenus sur l’échantillon de diatexite Ashuanipi 85-68 et supporte l’hypothèse que la diorite pourrait correspondre au produit le plus évolué du processus de fusion (Simard et al., 2009).

Relations stratigraphiques

Les diatexites de la Suite de Caniapiscau proviendraient de la fusion partielle des diorites quartzifères et des tonalites de la Suite de Beausac. Les datations isotopiques indiquent que la fusion de la tonalite et de la diorite quartzifère ayant produit les diatexites de la Suite de Caniapiscau est contemporaine à la fusion des paragneiss à l’origine des diatexites de la Suite d’Opiscotéo (2682 à 2660 Ma; Simard et al., 2015).

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Autres publications

Citation suggérée

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