L’Intrusion de Mukanipan a été introduite par Daoudene et Lafrance (2024) dans la région du lac Coacoachou pour décrire un pluton de monzonite quartzifère et de mangérite porphyroïdes localisé dans le coin NW du feuillet 12K08.

Le nom de l’unité provient du lac Mukanipan Katshimihaunan (feuillet 12K08), situé à ∼40 km à l’est de la communauté de La Romaine.

Intrusion de Mukanipan (nPmip) : Monzonite quartzifère et mangérite porphyroïdes

L’Intrusion de Mukanipan est constituée de monzonite quartzifère, localement à hypersthène, qui renferme 15 à 30 % de phénocristaux de feldspath potassique de 0,5 à 3 cm de longueur. Ces phénocristaux sont idiomorphes à subidiomorphes et beiges à beige rosé. La monzonite quartzifère est homogène, hétérogranulaire et fortement magnétique. Sa cassure fraiche varie de grise à gris-beige à cassonade verdâtre, tandis que sa patine d’altération est beige grisâtre. Ces teintes suggèrent la présence d’orthopyroxène dans la roche; toutefois, ce minéral a rarement été observé en lames minces. Elle contient 10 à 18 % de quartz, ~25 % de feldspath potassique, ~45 % de plagioclase et 7 à 13 % de minéraux ferromagnésiens.

En général, les roches de l’Intrusion de Mukanipan sont faiblement ou moyennement déformées. La foliation est marquée par l’orientation préférentielle des minéraux ferromagnésiens et par un très léger aplatissement des grains de quartz. Une bonne proportion des phénocristaux sont aussi couramment alignés. Dans certains secteurs, la monzonite quartzifère est en contact avec du paragneiss migmatitisé du Complexe de La Romaine (voir la section « Relations stratigraphiques » ci-dessous). La monzonite quartzifère semble avoir été localement contaminée par le paragneiss, et peut ainsi contenir jusqu’à 20 % de grenat en grains pœcilitiques.

Au microscope, la roche est à grains de toutes tailles avec une majorité de grains moyens, mais on observe aussi de nombreux cristaux à grain fin ainsi que des grains grossiers de feldspath potassique et de quartz. Le plagioclase est le plus commun. Il montre localement une faible séricitisation en bordure des fractures ou le long des macles. Le feldspath potassique est rarement maclé, mais il est couramment perthitique (exsolutions en flammes et en gouttelettes). Il se présente surtout en phénocristaux. Les bordures entre les grains de feldspath sont arrondies à droites. On note la présence de quelques myrmékites. Le quartz est xénomorphe, interlobé ou amiboïde et à extinction ondulante. Les minéraux ferromagnésiens forment des amas de 0,5 à 1 cm. Dans la mangérite, les amas sont dominés par de la hornblende verte subautomorphe et présentent une proportion moindre de biotite. Dans la monzonite quartzifère, seule la biotite a été observée. Elle se présente en feuillets subautomorphes bruns et localement chloritisés. La roche contient aussi localement <1 % d’orthopyroxène qui forme soit de gros grains partiellement serpentinisés, soit de fins grains complètement altérés en un mélange de biotite et de chlorite, auréolés d’une fine couche de minéraux opaques (1 à 2 %) en grains aplatis de 1 à 5 mm de long. Ces derniers ainsi que la hornblende contiennent des inclusions arrondies de plagioclase. Les phases accessoires consistent en apatite, épidote, sphène et zircon.

Les analyses d’échantillons choisis de l’unité nPmip indiquent une composition à la limite entre la monzonite quartzifère et le monzogranite avec une affinité ferrifère et alcaline-calcique (Daoudene et Lafrance, 2024).