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Pluton de Nissing-Oditan
Étiquette stratigraphique : [narc]nis
Symbole cartographique : nAnis
 

Première publication : 13 mars 2019
Dernière modification : 4 août 2020

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
nAnis2 Monzonite et monzodiorite à hornblende, biotite et clinopyroxène
nAnis1 Monzonite quartzifère et granite à hornblende et biotite, localement à phénocristaux de feldspath potassique et, plus rarement, de plagioclase
 

 

Auteur(s) :
Rive, 1994
Âge :
Néoarchéen
Stratotype :

Secteur des collines Nissing et Oditan (localité type)

Région type :

NW du feuillet SNRC 32D15

Province géologique :
Subdivision géologique :
Sous-province de l’Abitibi
Lithologie :Roches intrusives intermédiaires
Catégorie :
Lithodémique
Rang :
Lithodème
Statut :Formel
Usage :Actif

 

 

Historique

Johannes (1918) avait reconnu l’existence de roches plutoniques acides à l’endroit du Pluton de Nissing-Oditan sans que celui-ci ne soit nommé ni précisément délimité; il était alors compris dans une énorme masse de « roches intrusives batholitiques acides », incluant granites, gneiss granitique, granodiorites, diorites, aplites et pegmatites. L’intrusion granitique comme telle est délimitée pour la première fois par Backman (1934), sans toutefois la nommer. Gilbert (1980 in MER, 1984) dessine la partie sud-est de l’intrusion et la décrit comme un ensemble de tonalite et de diorite quartzifère. Hocq (1981) la baptise « Massif de la colline Nissing » et la décrit comme un granitoïde. Le nom de « Pluton de Nissing-Oditan » apparaît la première fois dans le rapport de Rive (1994), en référence aux collines Nissing et Oditan qui se trouvent dans le secteur de l’intrusion. Beausoleil et Doucet (1998 in MRNF, 2010 ) et Deschênes (2012) présentent l’intrusion comme un assemblage de monzonite et de monzonite quartzifère. Plus tard, Deschênes et al. (2014) précisent la description de la monzonite dans la partie extrême nord du Nissing-Oditan, en mentionnant qu’il s’agit d’une roche leucocrate à hornblende, localement quartzifère, par endroits porphyrique à phénocristaux de feldspath potassique et à granulométrie moyenne. La récente révision de Guemache (2020) a ramené le découpage stratigraphique du Pluton de Nissing-Oditan à deux unités informelles, nAnis1 et nAnis2, qui sont décrites dans les lignes suivantes.

Description

Pluton de Nissing-Oditan 1 (nAnis 1) : Monzonite quartzifère et granite à hornblende et biotite, localement à phénocristaux de feldspath potassique et, plus rarement, de plagioclase

L’unité nAnis1 occupe le cœur de l’intrusion et se distingue par une faible intensité du champ magnétique résiduel (Keating et al., 2010; Keating et d’Amours, 2010). Elle est composée de monzonite quartzifère et de granite à hornblende et biotite. La granulométrie est moyenne à grossière, localement porphyroïde à phénocristaux de feldspath potassique et, plus rarement, de plagioclase. La quantité de minéraux ferromagnésiens est relativement faible (<2 %). En lame mince, la roche est composée de quartz, de microcline, d’orthose, de plagioclase en quantité moins importante que le feldspath potassique, de biotite chloritisée, de hornblende, bleutée par endroits, d’épidote, d’allanite, d’apatite et des minéraux opaques (magnétite). Les microperthites sont reconnues partout.

Pluton de Nissing-Oditan 2 (nAnis 2) : Monzonite et monzodiorite à hornblende, biotite et clinopyroxène

L’unité nAnis2 occupe la partie périphérique de l’intrusion et se caractérise par une intensité du champ magnétique (Keating et al., 2010; Keating et d’Amours, 2010) plus importante que l’unité précédente. Elle est formée de monzonite et de monzodiorite à hornblende, biotite et clinopyroxène. Ces minéraux ferromagnésiens représentent jusqu’à 20 % du volume de la roche. Celle-ci est rose et à granulométrie moyenne à grossière. Au microscope, l’assemblage minéralogique se compose de quartz (<5 %), de feldspath potassique (microcline et orthose), de plagioclase moins abondant que le feldspath potassique, de biotite plus ou moins chloritisée, d’amphibole, de clinopyroxène et de chlorite. La magnétite est sensiblement plus abondante que dans l’unité nAnis1. La roche contient comme minéraux accessoires de l’épidote, de l’allanite, de la titanite, qui se présente localement en gros grains visibles à l’œil nu, et de l’apatite.

Selon Hocq (1981), le Pluton de Nissing-Oditan se distingue du Pluton du Lac de la Perdrix par une composition plus leucocrate, l’absence d’enclaves et un contenu en quartz moins important. Ces observations sont précisées plus tard par le même auteur (in MER, 1983), en ces termes : « La partie orientale du massif de la colline Nissing est constituée par une roche massive hololeucocrate à leucocrate dont la composition varie de syénite à leucotonalite. Un niveau porphyroïde rubané de composition tonalitique se développe sur une largeur de près de 200 m à peu de distance du contact oriental. Il est constitué principalement par des cristaux de plagioclase idiomorphes de 2 à 6 cm de long. Cette intrusion, qui est caractérisée par la présence épisodique d’un clinopyroxène frais parfois légèrement ouralitisé par endroits, ne renferme pas d’enclaves volcaniques, contrairement à ses voisins, les massifs du Lac de la Perdrix (à l’est) et du lac Cornier (au sud-est). ». Toutefois, ces critères ne sont pas vraiment discriminants, puisque la quantité de quartz dans les deux plutons est comparable et des enclaves mafiques ont également été observées en affleurement dans le Pluton de Nissing-Oditan.

Épaisseur et distribution

Le Pluton de Nissing-Oditan s’étend selon une direction WNW sur une longueur d’environ 13 km et une largeur maximale de 5 km. Il se caractérise sur les cartes aéromagnétiques (Keating et al., 2010; Keating et d’Amours, 2010) par une forte anomalie du champ magnétique résiduel, notamment dans sa zone périphérique.

Datation

Aucune.

Relation(s) stratigraphique(s)

Le Pluton de Nissing-Oditan s’injecte dans la Formation de Clermont-Disson au nord et le Groupe de Chicobi au sud, probablement à la faveur de la Faille de Chicobi-Nord qui sépare ces deux unités. La mise en place du Pluton de Nissing-Oditan serait postérieure à 2698 ±2,4 Ma, âge du zircon le plus jeune récolté dans le Groupe de Chicobi (Ayer et al., 2002).

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans SIGÉOM Examine

DESCHENES, P L. 2012. GEOLOGIE – SAINT-EUGENE-DE-CHAZEL. MRN. CG-32D15C-2012-01, 1 plan.

DESCHENES, P L., ALLARD, G., GUEMACHE, M A. 2015. REVISION DE LA GEOLOGIE DE LA REGION DE LA RIVIERE WAWAGOSIC (PARTIES DES SNRC 32D15 ET 32E02). MERN. RP 2014-04, 22 pages.

GUEMACHE, M A. 2020. Synthèse géologique de la région de rivière Octave, Abitibi. MERN. RG 2018-01, 68 pages et 1 plan.

HOCQ, M. 1981. CARTE GEOLOGIQUE PRELIMINAIRE DE LA REGION DE JOUTEL – GUYENNE (COMTES D’ABITIBI-EST ET D’ABITIBI-OUEST). MRN. DP 851, 1 plan.

KEATING, P., D’AMOURS, I. 2010. REEDITION DES DONNEES NUMERIQUES EN FORMAT GEOSOFT (PROFILS) DES LEVES AEROPORTES DE L’ABITIBI, AU QUEBEC. MRNF, COMMISSION GEOLOGIQUE DU CAN. DP 2010-09, 6 pages.

KEATING, P., LEFEBVRE, D., RAINSFORD, D., ONESCHUCK, D. 2010. SERIE DES CARTES GEOPHYSIQUES, PARTIES DES SNRC 31, 32, 41 ET 42, CEINTURE DE ROCHES VERTES DE L’ABITIBI, QUEBEC ET ONTARIO. COMMISSION GEOLOGIQUE DU CAN. DP 2010-05, 8 pages et 2 plans.

MER. 1983. RAPPORT D’ETAPE DES TRAVAUX EN COURS A LA DIVISION DU PRECAMBRIEN. ET 82-01, 269 pages et 2 plans.

MER. 1984. CARTE DE COMPILATION GEOSCIENTIFIQUE – 032D/15. CG 032D/15, 16 plans.

MRNF. 2010. CARTE(S) GÉOLOGIQUE(S) DU SIGEOM – feuillet 32d. CG SIGEOM32D, 56 plans.

RIVE, M. 1994. INVENTAIRE DES ROCHES GRANITOIDES DES SOUS-PROVINCES DE L’ABITIBI ET DU PONTIAC. MRN. MB 92-14, 184 pages et 1 plan.

Autres publications

AYER, J., AMELIN, Y., CORFU, F., KAMO, S., KETCHUM, J., KWOK, K., TROWELL, N. 2002. Evolution of the Southern Abitibi greenstone belt based on U-Pb geochronology: autochtonous volcanic construction followed by plutonism, regional deformation and sedimentation. Precambrian Research 115, Elsevier, pages 63-95. https://doi.org/10.1016/S0301-9268(02)00006-2

BACKMAN, O.L., 1934. Macamic Sheet. Geological survey of Canada, Quebec; map 298A. https://doi.org/10.4095/107571

JOANNES, A., 1918. Harricanaw-Turgeon Basin, Abitibi, Timiskaming and Pontiac, Quebec. Commission géologique du Canada, Carte de la Série « A » 183A, 1 feuille. https://doi.org/10.4095/107525

 

 

 

 

 

 

 

 

Citation suggérée

 

Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Pluton de Nissing-Oditan. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-du-superieur/pluton-de-nissing-oditan [cité le jour mois année].

Collaborateurs

Première publication

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. mehdi.guemache@mern.gouv.qc.ca (rédaction et coordination)

Pierre Lacoste, géo., M. Sc. (lecture critique); Claude Dion, ing., M. Sc. (révision linguistique); Céline Dupuis, géo., Ph. D. (version anglaise); Yan Carette (montage HTML). 

 
13 mars 2019