Gilbert (1949) est le premier à avoir noté la présence d’une masse granitique kilométrique, située à quelques kilomètres au sud-est de l’entrée de la baie Rita, au sud du lac la Trêve. D’après la distribution des affleurements observés à l’époque, le granite se présentait sous la forme d’un amas ellipsoïdal orienté NW-SE et d’une longueur de ~2,5 km et d’une largeur de 1 km. Selon Gilbert (1955) : « […] la grande irrégularité de son contour [la masse granitique] et la présence de nombreux dykes, filons et petits amas irréguliers de matière granitique autour de cette bosse et dans son voisinage immédiat nous portent à croire qu’il représente une coupole dominant une étendue granitique plus considérable en profondeur ».

Une trentaine d’années plus tard, Hébert (1983) notait que la masse granitique se démarquait par « une signature magnétique très nette, qui est localement le seul témoin de sa présence ». Sur la base de l’imagerie magnétique, il avait aussi redessiné la forme de l’intrusion qui devenait alors bien plus arrondie et volumineuse. Ce n’est qu’au début des années 1990 que la masse granitique a été nommée « Stock de Jean-Denis » (Charbonneau et al., 1991).

À la suite de leur levé géologique centré autour du lac la Trêve, Daoudene et Beaudette (2021) ont renommé l’unité Pluton de Jean-Denis. Ces auteurs l’ont décrite formellement en plus de redéfinir sa forme, qui reste arrondie, sur la base de leurs observations de terrain et de l’imagerie magnétique disponible (Keating et D’Amours, 2010).

La première description du granite du Pluton de Jean-Denis a été faite par Gilbert (1955). Selon l’auteur : « La roche de cet amas est un granite rose, à grain moyen, contenant jusqu’à 20 % de quartz hyalin mais pauvre en minéraux ferromagnésiens. Son minéral principal est de l’albite légèrement altérée et ternie, formant environ 60 % de la roche. De la biotite partiellement chloritisée représente 5 % et ce minéral est, avec l’albite, ordinairement cimenté par de gros grains de microcline frais qui forment entre 5 et 15 % du granite. Les minéraux accessoires sont la chlorite, l’épidote, la titanite, les oxydes de fer et l’apatite. Il y a, à plusieurs endroits, une très fine dissémination de pyrite. »

Plus récemment, les observations de Daoudene et Beaudette (2021) montrent que le granite du Pluton de Jean-Denis est communément fortement magnétique et peu ou non déformé. Il se caractérise par une patine d’altération blanc-rose et une cassure fraîche gris-rose. Le granite est à grain fin à moyen, homogène et massif, ou très légèrement folié. Il contient généralement 2 à 10 % d’amas de minéraux ferromagnésiens dont l’allongement préférentiel souligne la foliation. Ces amas sont principalement de biotite et de magnétite.

Au microscope, le granite montre une texture grenue et localement microgrenue. Il présente des cristaux automorphes, maclés et zonés de feldspath potassique, principalement d’orthose. Certains de ces cristaux possèdent des cœurs de plagioclase intensément séricitisé, alors que d’autres présentent des zones concentriques à plagioclase et feldspath potassique. La matrice est majoritairement constituée de microcline et de quartz, mais aussi de plagioclase en proportion moindre. La biotite est le minéral accessoire ferromagnésien dominant. Celle-ci se présente en feuillets xénomorphes brun verdâtre, soulignant par endroits une foliation diffuse peu développée. Les grains de biotite sont variablement chloritisés et couramment associés à des grains amorphes d’épidote. Cette dernière forme aussi des couronnes discontinues autour de grains prismatiques d’allanite. La muscovite, bien que rarement présente, atteint localement jusqu’à 2 % du volume total de la roche. Elle forme des feuillets xénomorphes de taille variable, mais elle est généralement finement grenue. Les grains de minéraux opaques, qui peuvent représenter jusqu’à 2 % du volume de la roche, sont généralement xénomorphes et finement disséminés. L’apatite et la titanite sont aussi des minéraux accessoires peu abondants.