Suite de Kinguppak
Étiquette stratigraphique : [ppro]kik
Symbole cartographique : pPkik
 

Première publication : 14 juin 2019
Dernière modification : 15 novembre 2023

 

 

Subdivision(s) informelle(s)
La numérotation ne reflète pas nécessairement la position stratigraphique.
 
Aucune
 
Auteur(s) :
Mathieu et Beaudette, 2019
Âge :
Paléoprotérozoïque
Stratotype :
Aucun
Région type :
Secteur occidental du lac Watts (feuillet SNRC 35G16)
Province géologique :
Subdivision géologique :
Orogène de l’Ungava / Domaine Nord
Lithologie :Roches intrusives litées, felsiques à mafiques, avec ou sans grenat
Catégorie :
Lithodémique
Rang :
Suite
Statut :Formel
Usage :Actif

 

 

Historique

Le Pluton de Kinguppak a été créé par Mathieu et Beaudette (2019) pour individualiser un pluton lité de dimension plurikilométrique appartenant alors à la Suite de Cape Smith. Cette intrusion avait déjà été partiellement cartographiée par Lamothe et al. (1984), puis Mathieu et Beaudette (2019) en ont augmenté la superficie. La Suite de Cape Smith a été introduite par Taylor (1982) pour regrouper un cortège d’intrusions tardives (plus jeunes que 2,0 Ga) de nature variée (granitique à péridotitique) avec une signature de contamination crustale. Ces intrusions se trouvent à l’échelle de l’Orogène de l’Ungava, majoritairement dans le Domaine Nord. Mathieu et al. (2023) confirment l’étendue régionale du Kinguppak et l’élèvent au rang de suite. Ces auteurs excluent également l’unité de la Suite de Cape Smith pour des raisons de conformité avec le Code stratigraphique nord-américain (NACSN, 1983, 2005).

 

Description

 La Suite de Kinguppak consiste en une intrusion foliée dont la composition varie de tonalitique à gabbroïque. La partie tonalitique plus différenciée affleure majoritairement dans la moitié SW de l’intrusion principale, à l’ouest du lac Watts et est sous-jacente au gabbro. À l’échelle de l’affleurement, le passage du gabbro à la diorite et de la diorite à la tonalite est graduel sur une dizaine de mètres; l’intrusion est donc considérée comme litée. Le gabbro incorpore également des niveaux métriques de mélanograbbro interprétés comme des cumulats de pyroxène. Ces niveaux sont minéralisés en pyrite jusqu’à 2 % de la roche. Le gabbro et la diorite montrent une patine et une cassure fraîche vert et blanc du fait de la recristallisation du plagioclase. Pour la même raison, celles de la tonalite sont blanches. Le gabbro a une structure ophitique. Les échantillons sont caractérisés par une faible susceptibilité magnétique.

La roche est à grain moyen et l’alignement de l’ensemble des minéraux définit la foliation. La proportion de quartz représente 5 à 30 %, tandis que les minéraux ferromagnésiens comptent pour 10 à 45 % de la roche. Ces derniers sont surtout représentés par l’amphibole pœciloblastique à bordure recristallisée et, ponctuellement, à cœur de pyroxène préservé. De la biotite se développe en remplacement de la bordure de l’amphibole, dont le clivage est souligné par des lamelles de minéraux opaques. Le plagioclase, visible dans près de 80 % des échantillons, est systématiquement recristallisé et partiellement remplacé par un assemblage de zoïsite-pistachite et de paillettes de séricite. La présence de grenat millimétrique dans tous les faciès (jusqu’à 5 % de la roche) n’est cependant pas systématique. Le grenat est automorphe, pœciloblastique et les inclusions se cantonnent à sa bordure. Il présente localement une couronne de chlorite. Quelques rares échantillons montrent le grenat totalement rétrogradé en chlorite. Le sphène, l’allanite, la scapolite et le zircon sont présents en trace. 

La déformation se traduit par le développement de trainées de recristallisation autour du grenat, lesquelles traduisent une croissance tardicinématique. Elle se manifeste également par la présence de couloirs ayant une granulométrie plus fine.

Épaisseur et distribution

L’intrusion principale de la Suite de Kinguppak est de forme ovale, tabulaire et représente une surface de 30 km2 à l’ouest du lac Watts (feuillet 35G16). L’épaisseur apparente minimale, calculée à l’aide des courbes topographiques, est de 450 m. La Suite de Kinguppak affleure également dans le feuillet 35G11. Une bande plissée de 5 km de long et orientée SW-NE est localisée dans le toit de la Zone de cisaillement de Kuuk. Une autre bande de 3 km de long est intercalée dans les roches supracrustales du Groupe de Spartan et du Groupe de Parent.

Datation

Parrish (1989) a obtenu un âge imprécis sur zircon compris entre 1870 Ma et 1880 Ma sur un échantillon décrit comme une tonalite à biotite et muscovite. Dunphy et Ludden (1998) citent un âge de cristallisation réinterprété par Parrish à 1888 +6/-4 Ma.
 
UnitéÉchantillonLithologieSystème isotopiqueMinéralÂge de cristallisation (Ma)(+)(-)Référence
pPkikSAB-P23-87TonaliteU-PbZircon188864Dunphy et Ludden, 1998

Relation(s) stratigraphique(s)

La relation avec les roches supracrustales n’est pas documentée.

Paléontologie

Ne s’applique pas.

Références

Publications accessibles dans Sigéom Examine

LAMOTHE, D., 2007. Lexique stratigraphique de l’Orogène de l’Ungava. MRNF; DV 2007-03, 66 pages, 1 plan.

LAMOTHE, D., PICARD, C., MOORHEAD, J., 1984. Région du lac Beauparlant – Bande de Cap Smith-Maricourt. MRN; DP-84-39, 2 plans.

MATHIEU, G., BEAUDETTE, M., 2019. Géologie de la région du lac Watts, Domaine Nord, Fosse de l’Ungava, Nunavik, Québec, Canada. MERN; BG 2019-04, 1 plan.

MATHIEU, G., VANIER, M.-A., DEBRUYNE, T., 2023. Géologie de la région du lac Serpentine, Orogène de l’Ungava, Nunavik, Québec, Canada. MERN; BG 2023-04, 1 plan.

 

Autres publications

DUNPHY, J.M., LUDDEN, J.N., 1998. Petrological and geochemical characteristics of a Paleoproterozoic magmatic arc (Narsajuaq terrane, Ungava Orogen, Canada) and comparisons to Superior Province granitoids. Precambrian Research; volume 91, pages 109-142. doi.org/10.1016/S0301-9268(98)00041-2

MACHADO, N., DAVID, J., SCOTT, D.J., LAMOTHE, D., PHILIPPE, S., GARIÉPY, C., 1993. U-Pb geochronology of the western Cape Smith Belt, Canada: new insights on the age of initial rifting and arc magmatism. Precambrian Research; 63, 211-223. doi.org/10.1016/0301-9268(93)90034-Y

NORTH AMERICAN COMMISSION ON STRATIGRAPHIC NOMENCLATURE (NACSN), 1983. North American Stratigraphic Code. American Association of Petroleum Geologists Bulletin; volume 67, pages 841-875. http://archives.datapages.com/data/bulletns/1982-83/data/pg/0067/0005/0800/0841.htm

NORTH AMERICAN COMMISSION ON STRATIGRAPHIC NOMENCLATURE (NACSN), 2005. North American Stratigraphic Code. American Association of Petroleum Geologists Bulletin; volume 89, pages 1547-1591. http://dx.doi.org/10.1306/07050504129

PARRISH, R.R., 1989. U-Pb geochronology of the Cape Smith Belt and Sugluk block, northern Quebec. Geoscience Canada; volume16, pages 126-130. doi:10.1016/j.electacta.2016.11.028

ST-ONGE, M.R., LUCAS, S.B., 1989. Géologie, lac Watts, Québec. Commission géologique du Canada; Carte série « A ». 172A. doi.org/10.4095/127673

TAYLOR, F.C., 1982. Reconnaissance geology of a part of the Canadian Shield, northern Quebec and Northwest Territories. Geological Survey of Canada; Memoir 399, 1982, 32 pages (7 sheets). doi.org/10.4095/109241

 

 

 

Citation suggérée

Ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF). Suite de Kinguppak. Lexique stratigraphique du Québec. https://gq.mines.gouv.qc.ca/lexique-stratigraphique/province-de-churchill/pluton-de-kinguppak [cité le jour mois année].

 

Collaborateurs

Première publication

Guillaume Mathieu, ing., M. Sc. guillaume.mathieu@mrnf.gouv.qc.ca; Mélanie Beaudette, géo., B. Sc. melanie.beaudette@mrnf.gouv.qc.ca (rédaction)

Mehdi A. Guemache, géo., Ph. D. (coordination); James Moorhead, géo., M. Sc. (lecture critique); Simon Auclair, géo., M. Sc. (révision linguistique); Ricardo Escobar Moran et André Tremblay (montage HTML). 

 
14 juin 2019